Lors de sa "keynote", après avoir rappelé les enjeux stratégiques du Logiciel Libre (libertés, souveraineté, solidarité, compétitivité), Christophe Espern, l'un des animateurs de l'initiative, a expliqué pourquoi l'APRIL avait décidé de lancer une telle initiative.

S'il a mentionné l'interêt de l'APRIL pour l'attention portée par le ministère de l'Économie au projet de pôle de compétivité Logiciel Libre, il a également rappelé que la simple utilisation d'un logiciel libre capable de lire un DVD faisait risquer 750 euros suite à la publication d'un décret le 30 janvier dernier, et que la publication d'un tel logiciel faisait risquer jusqu'à 6 mois de prison et 30 000 euros d'amende suite à la promulgation de la loi DADVSI le 30 août dernier.

Libriste en combinaison blanche de peintre avec dans le dos un signe nucléaire avec inscrit en dessous : Brevets Logiciels

Il a soutenu qu'une telle insécurité juridique, couplée aux pratiques de vente liée rendues possibles par l'inapplication du code de la consommation, freinait l'adoption du logiciel libre par le grand public. Il a également insisté sur l'importance de s'opposer aux brevets logiciels en Europe, de réorienter l'action de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, et de former à l'école les enfants à l'utilisation de catégories d'outils et non d'un produit particulier.

Pour l'APRIL, il a donc appelé à une politique publique cohérente passant par une migration déterminée des services publics, tout particulièrement l'Éducation nationale. Il a appelé à la modification de certaines lois dont la DADVSI, à l'application du code de la consommation, et à des actions diplomatiques aux niveaux européen et international. Il a aussi mentionné le rapport commandé sur le Logiciel Libre par la commission européenne qui propose notamment d'assimiler sur le plan fiscal la contribution au logiciel libre à un don.

Après cette intervention, des responsables politiques du PCF, du PS, de l'UMP et des Verts ont alors débattu, notamment sur la loi DADVSI, et présenté, plus largement, l'état actuel des réflexions de leur candidat et de leur parti sur ces questions.

Le Monde Informatique, PCINnpactet Zdnet ont fait des compte-rendu des interventions.

À la fin de la table ronde, les représentants des candidats se sont engagés à ce que leurs formations répondent au questionnaire candidats.fr rédigé pour l'élection présidentielle.

Tout au long des trois jours, les visiteurs se sont par ailleurs succédés pour signer la déclaration candidats.fr sur la "pétitionneuse" installée sur le stand.